Maintenance MSE2

Ce cours est la suite de celui de première année. Nous avions alors étudié les différents outils permettant de caractériser les défaillances et donc de déterminer le plan de maintenance : diagrammes de PARETO, courbes ABC. Nous nous intéressons cette année, dans un premier temps, à la fiabilité, la maintenabilité et la disponibilité des équipements. Nous nous intéressons ensuite aux modèles mathématiques couramment utilisés en maintenance pour modéliser une durée de vie : la loi exponentielle, la loi Normale, la loi de Weibull.


Sommaire


Loi exponentielle

La loi exponentielle est une loi qui ne comporte qu’un seul paramètre : λ0 . Cette loi s’utilise lorsque le taux de défaillance λ(t) est constant. La détermination de λ0 est très simple : \[\lambda_0=\frac{1}{MTBF}\]

MTBF est la Moyenne des Temps de Bon Fonctionnement.

Exemple

Considérons un ensemble de 9 systèmes identiques, non réparables, qui ont été mis en service en même temps et qui fonctionnent simultanément. Le tableau ci-dessous indique le temps de bon fonctionnement (TBF) (en heures) de chacun de ces systèmes.

Systèmes123456789
TBF (h)90350950166053012602380230720

Intéressons nous maintenant à la fiabilité de ces systèmes, c’est-à-dire à la probabilité qu’un système fonctionne correctement au bout d’un certain temps de fonctionnement.

Au bout de 950 heures de fonctionnement, 6 systèmes sont tombés en pannes. On en déduit qu’il y a une probabilité égale à 3/9 d’avoir un système encore en état de fonctionner après 950 heures de fonctionnement.

En définitive, la fiabilité du système R(t) en fonction de la durée d’utilisation t admet les valeurs suivantes :

t090230350530720950126016602380
R(t)10,890,780,670,560,440,330,220,110


On constate que l’on peut trouver des valeurs de paramètres permettant de représenter correctement les observations.

Notons que nous avons utilisé une méthode de calcul de la fonction de fiabilité – la méthode des rangs bruts, très intuitive – qui n’est pas adaptée lorsque le nombre de TBF est faible (inférieur à 50). En utilisant la méthode adaptée, la méthode des rangs médians, le résultat aurait été meilleur.


Loi de Weibull

La loi de weibull est une loi très utilisée en maintenance car elle permet de modéliser correctement la durée de vie de la plupart des composants. C’est la loi la plus générale. Elle comporte 3 paramètres : \[\eta,\ \beta \ et \ \gamma \]

La détermination des paramètres est réalisée de manière graphique lors de l’épreuve de STS-Physique.

On peut bien sûr utiliser un logiciel pour aller plus vite lorsque l’on n’est pas en situation d’examen.

Prenons un exemple : on connait les durées de vie (TBF) des 15 premiers balais utilisés sur une balayeuse, exprimées en heures :

749 – 333 –  461 – 243 –  397 –  483 –  326 –  216 –  391 –  404  –  249 –  316 –  463 –  656 –  609

A partir de ces observations, nous pouvons déterminer la fonction de défaillance F(t), F(t) étant la probabilité pour que le balais soit défaillant au bout de t heures d’utilisation. Une fois le type de modèle choisi (loi de Weibull dans notre cas), il faut déterminer les paramètres du modèle permettant de reproduire les observations. C’est ce que vous pouvez faire sur la figure suivante :


On constate que l’on peut trouver des valeurs de paramètres permettant de représenter correctement les observations.


Estimation de la fonction de défaillance

Jusqu’à présent nous avons utilisé la méthode des « rangs bruts » pour estimer la fonction de défaillance. Celle-ci correpond parfaitement à la définition de la fonction de défaillance. Vous avez remarqué que j’ai employé le terme « estimer » et pas le terme « déterminer ». Reprenons le 1er exemple, pour lequel nous ne disposons que de 9 TBF. Le plus grand TBF est égal à 2380 h. Il est fort probable que si l’on avait plus de TBF pour le même système, le plus grand TBF aurait une valeur plus importante et la fonction de défaillance serait donc différente. C’est donc une estimation de la fonction de défaillance que l’on obtient à partir des TBF. Plus il y a de TBF meilleure est l’estimation. Bien souvent la taille de l’effectif – le nombre de TBF – est peu élevé, on utilise alors d’autres méthodes pour estimer la fonction de défaillance.

Notons :

  • \(n_i\) : le nombre de pannes au bout de la durée considérée (\(t_i)\)
  • \(n\) : le nombre total de pannes, c’est-à-dire le nombre de TBF


Méthode des rangs médians : nombre de TBF n <= 20 \[\ F(n_i)=\frac {n_i-0,3} {n+0,4} \]


Le nombre de cas possibles étant limités, on peut utiliser une table – la table des rangs médians – pour déterminer la fonction de fiabilité F(t) :

Ordre de rang = iTaille de l’échantillon : n
1234567891011
150,00029,28920,63015,91012,94510,9109,4288,3007,4126,6976,107
2 70,71150,00038,57331,38126,44522,84920,11317,96216,22614,796
3  79,37061,42750,00042,14136,41232,05228,62425,85723,578
4   84,09068,61657,85950,00044,01539,30835,51032,380
5    87,05573,55563,58855,98450,00045,16941,189
6     89,09077,15167,94860,69154,83150,000
7      90,57279,88771,37664,49058,811
8       91,70082,03874,14267,620
9        92,58783,77476,421
10         93,30385,204
11          93,893


Méthode des rangs moyens : 20 < nombre de TBF n <= 50 \[\ F(n_i)=\frac {n_i} {n+1} \]


Méthode des rangs bruts : nombre de TBF n > 50 \[\ F(n_i)=\frac {n_i} {n} \]

Travaux Dirigés

TD n° 1 : loi exponentielle


TD n° 2 : loi de Weibull avec γ = 0

Sur le graphique ci-dessous, la fonction de défaillance relative aux observations est représentée en bleu, la fonction de défaillance obtenue à l’aide du modèle de Weibull est représentée en rouge.

Vous pouvez faire varier les 3 paramètres de la loi de Weibull afin de « faire coller » au mieux le modèle aux observations.


TD n° 3 : loi de Weibull γ ≠ 0